LES BOÎTES
J’aime les boîtes, elles sont, en objet, ce que nous sommes. Je les aime parce qu’elles sont comme nous, on ne sait pas toujours ce qu’on y trouve à l’intérieur…
Mettre en boîte un défunt bien aimé et le poser entre deux livres. Tombée par hasard sur les profils de mes parents délicatement dessinés, reliquat d’une promenade à Montmartre, je les ai mis en boîte. Sur fond de dessin d’enfant, de dentelle de Calais ou d’une simple page d’écriture qui avait servi à lutter contre une maladie de Parkinson, cette boîte à cigare retient leur mémoire avec douceur… Et puis j’ai mis en boîte le sort des femmes, assumé, contraint, revendiqué, malmené, révolté. Comme un droit au refus d’être la victime désignée de la violence. Elles peuvent partir, elles peuvent rester…