Pastels et huiles
Avec l’huile et le pastel je me confronte à la matière, et la matière est le vivant. Comment le façonner et le protéger à la fois ? Je les utilise comme je mets un pied devant l’autre, sans savoir pourquoi.
BESTIAIRE
PORTRAITS
VEGETAL
A l’huile je peins des portraits et la faune sauvage.
Je peins essentiellement sur un papier utilisé comme support pour le goudronnage des routes. Les deux faces du papier sont réunies par une fine pellicule de goudron. L’acte 1 consiste à décoller ces deux feuilles par temps très froid, d’un coup sec, brutal et révéler la face goudronnée.
Avec ce papier je développe une technique très similaire à celle de l’aquarelle, utilisant la peinture ou le pigment avec de la térébenthine, faisant en sorte que les couleurs se mêlent et se confondent, le pinceau, très doux, effleurant le support comme pour le maquillage d’un visage. Au contact du goudron les pigments se transforment, la peinture prend vie, les nuances sont infinies, comme une peinture au glacis.
Mon tableau se construit sur ce support destiné à être marouflé sur un châssis entoilé. Le marouflage, délicat, est l’acte ultime, il demande une concentration extrême mêlée à la rapidité du geste.
Le Fusain et les pastels sont réservés aux lignes strictes des arbres, à la flamboyance d’une robe de l’espadon ou de la daurade coryphène. La couleur, le noir, le sépia, apposés en couches successives, révèlent la densité d’un tronc et témoignent d’une nature vivante.